Livre Myst IV : Le livre journal de Catherine

De Mystpedia.

Ce livre est présent avec Myst révélation,


Transcription du journal

J'ai visité Haven, hier. J'ai tout de suite senti l'odeur du rivage, bien avant que mes yeux ne s'ouvrent.
Le regard embrumé, je m'efforçais de respirer profondément. Je n'avais rien dit à Atrus. Il n'aurait pas été d'accord ; il m'aurait encore répété qu'il est trop dangereux de visiter les Âges prisons tant que la chambre de liaison de Tomahna n'est pas construite. Mais elle n'est toujours pas terminée et je n'en peux plus d'attendre.
La vue de l'épave qui pointait hors de l'eau me remplit de crainte. Bien sûr, je savais qu'elle se trouverait là ; je l'avais aperçue tant de fois dans le moniteur d'Atrus. Mais en la voyant devant moi, derrière ces barreaux de métal, je réalisai ce que nous avions faits. J'imaginai les mots que mon fils prononcerait, et mon courage s'évanouit. Je ne lui fis même pas signe.

Je me sentais tout engourdie maintenant. C'est moi qui avais décidé de créer les chambres, d'utiliser l'Écriture pour insérer un lieu clos dans chaque Âge, avec des murs qu'aucun homme ne pourrait détruire. Ainsi, nous pourrions prendre le risque d'aller voir nos fils, en laissant derrière nous un Livre permettant de revenir à Tomahna.
Il me fallut des mois pour convaincre Atrus que cela fonctionnerait. Maintenant que la chambre existe et que je peux parler à mes fils, je ne trouve pas les mots. Comment leur expliquer pourquoi nous les retenons prisonniers ? Si l'adversité et l'isolement ne les ont pas fait changer, comme nous l'espérions, quels mots pourraient apaiser leur colère ?

Les semaines ont passé et je n'ai pas trouvé le courage d'établir une nouvelle liaison. C'est peut-être mieux ainsi ; Atrus n'a pas apprécié mon geste. Il m'a supplié de ne pas perdre patience et a demandé à la Guilde des Tailleurs de pierres d'accélérer les travaux. Ils nous ont dit aujourd'hui que la chambre de Tomahna serait prête dans deux jours. Si nous avions pu utiliser l'Écriture pour la créer comme nous l'avons fait dans chaque Âge prison, elle serait déjà terminée. Mais les constructions humaines prennent toujours du temps. Atrus souhaite maintenant que notre chambre à coucher soit réinstallée. Je devrai le souhaiter aussi, mais jamais je ne pourrai y trouver le sommeil, en sachant que nos fils sont presque derrière le mur. Je me demandai quel accueil ils nous réserveraient, si je retrouverais les garçons souriants dans les bassins de Myst. Ils étaient heureux alors ; nous l'étions tous. Anna vivait encore avec nous, et notre famille était unie. Puis Anna s'est éteinte.
Et notre monde s'est écroulé.

Après la mort de sa grand-mère, Atrus s'est réfugié dans son travail, passant de moins en moins de temps avec nos fils. À 8 ans, Sirrus a dû se sentir rejeté, mail il était déjà trop fier pour le laisser paraître. Quant à Achenar, il n'a jamais appris à maîtriser ses émotions.
Je ne cherche à excuser aucun de leurs crimes. Sirrus et Achenar ont brisé tant de vies, causé des pertes tellement plus injustes que celle d'Anna. Voilà pourquoi j'ai approuvé la décision d'Atrus d'emprisonner mes enfants. Mais je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. Quand Sirrus et Achenar ont eu besoin de moi, j'étais aveuglée par mon chagrin.

- C'est un véritable dilemme.
- Je suis déchirée entre l'amour d'une mère pour ses enfants et la loyauté d'une épouse envers son mari.
- Je ne peux pas choisir

C'est insupportable ! Je regarde Atrus et Achenar qui tentent de communiquer et je sens le chagrin m'envahir. Ils ne savent pas comment se parler. Achenar n'exprime que ses émotions et Atrus a peur d'avoir fait de son fils un sauvage. Seule ma présence empêche l'affrontement. C'est plus simple entre Sirrus et Atrus ; ils ont le même amour de la science. Sirrus parle de ses progrès et cela passionne Atrus. Mais même dans ces circonstances, Atrus ne se dévoile pas. Il est incapable d'accorder sa confiance, car il ne peut oublier ce que ses fils ont fait.

Je dois trouver une issue.

je dois convaincre Atrus de ne plus douter et l'amener à voir ce qu'il ne voit pas.

Je n'ai pas écrit dans ce journal depuis longtemps. Je pensai l'avoir égaré, mais je l'ai retrouvé derrière mon incubateur dans mon bureau en rempotant mes plantes. Il a dû tomber quand Atrus a reconfiguré le générateur.

Peu importe, je l'ai retrouvé. Aujourd'hui, Yeesha m'a demandé si nous nous disputons toujours Atrus et moi. Elle était assise dans le patio, la tête penchée sur ses livres de classe. Elle se penchait sur le tracé d'un Garohevtee, elle n'a pas dû voir ma réaction. Nous avons toujours évité de nous quereller devant elle.
J'aurai dû savoir à quel point elle est perspicace. Je regardais ma fille qui s'appliquait à écrire des mots en D'ni et je me souvenais de la facilité avec laquelle j'avais convaincu Atrus de lui enseigner l'Écriture. Il ne l'a jamais apprise à ses fils. Il avait essayé — J'nanin avait été créé dans ce but précis. Mais craignant qu'ils n'en fassent mauvais usage, il a arrêté.

Il n'a pas ces inquiétudes avec Yeesha. Il voit bien qu'elle est curieuse et enthousiaste. Il ne cache pas l'amour qu'il lui porte. Sirrus et Achenar non plus. S'il nous reste des raisons d'espérer, c'est en elle que nous devons croire. Nos disputes ne doivent pas l'affecter. Demain, je vais annoncer à Atrus que j'irai passer quelques jours à Tay. L’éloignement me permettra peut-être de voir les choses sous un autre angle et de trouver une solution.

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