Livre Myst : Âge de la Passerelle de bois

De Mystpedia.

(Différences entre les versions)
m
Ligne 20 : Ligne 20 :
-
J'ai appelé cet Âge Passerelle de Bois et c'est un monde très différent. Même s'il est exactement comme je l'ai imaginé, il reste étonnant à voir à mes propres yeux. De l'eau recouvre cet Âge aussi loin que je peux voir à l'exception d'une petite île rocheuse. Ailleurs il n'y a que des arbres, qui poussent directement au dessus de l'eau. Mille passerelles sont construites au-dessus de l'eau et disparaissent dans la forêt. Je suppose qu'elles ont été construites il y a pas mal de temps parce qu'elles semblent âgées. Je suis impatient de découvrir davantage de ce territoire et de sa population, mais je suis arrivé ici tard et je dois me reposer.  
+
Cette île,que j'ai appelé l'âge de la Passerelle de Bois, est un monde très différent des autres. Bien qu'il soit tel que je me l'imaginais, il reste très surprenant de le voir de mes propres yeux. À l'exception d'une petite île rocheuse, de l'eau recouvre cet âge à perte de vue. Ailleurs, il n'y a que des arbres qui poussent directement hors de l'eau. Une myriade d'étroites passerelles sont construites à la surface de l'eau et disparaissent dans la forêt. D'après leur apparence, je pense qu'elles ont été construites il y a quelque temps déjà. J'ai hâte d'en apprendre plus sur cette terre et son peuple mais, étant arrivé assez tard, je souhaite d'abord me reposer.<br/>
-
Ce matin je fus reveillé par des bruits étranges venant d'une passerelle joignant celle sur laquelle j'avais dormi. Je vis un groupe de gens semblables à des singes venant dans ma direction. Ils ne m'avaient pas encore vu. Je ne me sentais pas menacé par leur présence. Je ne me serais jamais attendu à leur réaction lorsqu'ils me virent. Après m'avoir observé brièvement, ils tombèrent à genou et commencèrent une sorte de rituel cérémoniel.  
+
Ce matin, je fus réveillé par d'étranges bruits provenant d'une allée voisine de celle sur laquelle je m'étais endormi. Un groupe d'hommes pareils à des singes se dirigeaient vers moi. Ils ne me virent pas immédiatement. Je ne me sentis pas menacé par leur présence.<br/>
-
J'essayai de leur parler, mais ils ne comprenaient pas ma langue. Au lieu de cela, ils indiquaient avec des gestes de la main enthousiastes qu'il fallait que je les suive.  
+
Lorsqu'ils m'apercurent enfin, leur réaction fut des plus surprenantes. Après m'avoir observé pendant quelques instants, ils s'agenouillèrent pour commencer une sorte de rituel d'accueil.  
-
Tandis que nous marchions, je commençai à remarquer que l'eau sous nous changeait de couleur. Lentement, petit à petit, elles passaient d'un bleu profond à un orangé terne. Puis d'un orangé terne à un orangé merveilleusement clair. J'étais tellement intrigué par l'eau que je ne m'étais pas aperçu que nous étions arrivés à une échelle.  
+
J'essayai de leur parler mais ils ne semblaient pas me comprendre. À l'aide de nombreux gestes de la main, ils m'indiquèrent alors de les suivre.<br/>
 +
Alors que nous marchions, je remarquai que les eaux changeaient petit à petit de couleur. Elles passaient de façon subtile du bleu marine à un orange plutôt terne avant de devenir merveilleusement claires. L'eau m'intriguait tellement que je  m'aperçus à peine que nous arrivions à une échelle.<br/>
 +
Il fallut grimper à l'échelle pour atteindre leur village qui s'élève à environ dix mètres au-dessus de l'eau. En effet, ces échelles de corde, qui s'étendent des chemins les plus bas jusqu'au niveau du village, situé à une hauteur correspondant à la moitié de celle des arbres les plus grands, sont le seul moyen d'accéder au village. Il est très intéressant d'observer ces gens accomplir leurs travaux quotidiens. Cependant, même après les avoir étudié pendant des heures, je ne saisis pas très bien le sens de leurs travaux.<br/>
 +
Au coucher du soleil, ils m'invitèrent à les suivre. J'accompagnais alors ces créatures jusqu'à l'embrasure d'une énorme hutte. Étrangement, une fois à l'intérieur, la hutte m'apparût encore plus grande. Les murs étaient recouverts de métaux brillants et, au milieu de la hutte, trônait le chef de cette tribu.<br/>
 +
j'imaginais en effet qu'il était le chef car il était assis sur un trône imposant, à près d'un mètre du sol. Des gardes entouraient cette créature impressionante, vêtue d'étoffes exotiques et très colorées.<br/>
 +
Un très vieil humain, du moins semblait-il relativement humain, se tenait assis aux côtés du chef. Il avait les cheveux gris, presque blancs, qui pendaient le long de son corps frêle. Sa tête fine tenait dificilement sur un cou grotesque, ce qui l'empêchait de me regarder dans les yeux. Mais à ma grande surprise, cette créature parlait ma langue. Peu de temps après, on me donna un lit et on me fit comprendre, par signes, que je devais aller dormir. Je suis impatient d'en apprendre davantage.<br/>
-
Grimper cette échelle nous mena à leur village, à 10 mètres environ au-dessus de l'eau, auquel on ne peut accéder que par les échelles de corde qui s'étendent des passages les plus bas jusqu'au niveau du village à mi-hauteur des grands arbres environ. Il est très intéressant de voir ces gens s'occuper de leurs tâches quotidiennes. Même après les avoir observé des heures, je ne parvenais pas à savoir ce qu'ils faisaient exactement.
+
En effet, comme je le présumai, la vieille créature est humaine. Mais elle est tellement âgée que cela en est presque malsain . Cependant, les "arborigènes"le vénèrent tel un dieu. Ils me traitent maintenant de la même façon, ce qui m'embarasse terriblement. j'ai beaucoup de difficultés à comprendre ce vieil homme, à la voix faible mais sauvage. Il a adopté le langage des "arborigènes". Il m'a dit qu'il n'avait pas pratiqué notre langue depuis très longtemps.<br/>
-
Au coucher du soleil ils me firent signe de les suivre. Je suivis les créatures jusqu'à l'entrée d'une énorme hutte. Étrangement, une fois à l'intérieur, la hutte me parût encore plus grande. Les murs étaient ornés de métaux brillants et au centre de la hutte était assis le chef de ces gens.  
+
Il essaya de m'expliquer l'histoire de cet endroit. Ce qui suit est ma meilleure interprétation de ce qu'il m'a dit :<br/>
-
Du moins paraissait-il être leur chef, car il était assis à un mètre au-dessus du sol sur un trône épais. Des gardes entouraient  la créature puissante vêtue d'étoffes exotiques et colorées.  
+
-
Un très viel homme, du moins paraissait-il humain dans une large mesure, était assis près du chef. Ses cheveux étaient complètement gris, presque blancs, et très longs autour de son corps fragile. Sa tête fine était mollement posée sur un cou grotesque qui ne parvenait pas à soutenir sa tête pour qu'il me regarde. Mais, surprise, cet être savait parler ma langue. Peu de temps après on me donna un lit et me fit des signes qui semblaient me dire d'aller dormir. J'espère en apprendre davantage.
+
-
Comme je l'espérais, l'être âgé est un être humain. Mais il ne sait plus quel âge il a et semble presque fou. Toutefois les habitants des arbres le révèrent presque comme un dieu. Ils me traitent à présent de la même manière, ce qui me met mal à l'aise. Il est presque impossible de comprendre ce vieil homme. Sa voix est en même temps faible et sauvage. Il a adopté beaucoup de la langue des habitants des arbres. Il m'a lui même dit qu'il n'a pas parlé notre langue depuis des lustres. Il a essayé de m'expliquer l'histoire de cet endroit. Ce qui suit est la meilleure "traduction" de ce qu'il m'a dit :
+
Il y a de nombreuses années de cela, les humains et les "arborigènes" vivaient ensemble cette terre, qui était alors une île très étendue. Ils communiquaient très peu entre-eux; les humains vivaient sur le sol tandis que les "arborigènes" habitaient un monde beaucoup plus élevé.<br/>
 +
Il arrivait de temps en temps que l'île fût agitée par des grondements (j'imagine qu'il devait s'agir de secousses tectoniques ou volcaniques). Ces grondements, parfois légers, parfois plus forts, ne duraient jamais très longtemps. Lorsqu'ils s'arrêtaient, tout redevenait normal.<br/>
 +
Un beau jour, les choses changèrent. Un grondement se fit sentir pour atteindre des niveaux sans précédent. Très vite, l'île sombra. La plupart des humains moururent, non sans avoir pris tous les risques nécessaires pour sauver leur île du naufrage.<br/>
 +
Apparemment, les survivants de cette catastrophe émigrèrent dans les arbres et ils moururent peu à peu, n'étant pas équipés pour vivre dans un un tel milieu. Mais je n'en suis pas très sûr.<br/>
 +
Telle est l'histoire que le vieil homme m'a racontée, cependant de nombreux détails restent obscurs. En effet, je ne m'explique pas comment les hommes ont sauvé leur île du naufrage. À vrai dire, je me méfie de l'exactitude de cette partie de l'histoire : à mon avis, l'île a dû s'arrêter toute seule. Le vieil homme croit toujours en la vérité de l'histoire comme s'il en avait été le témoin. Et les "arborigènes le vénèrent, ainsi que tous les humains apparemment, comme s'ils étaient des héros ou des dieux.<br/>
 +
Je n'oublierai jamais la façon dont le vieil homme a mis fin à notre conversation. Il pris ma main qu'il serra très fort, murmurant quelque chose à propos de "repos" et de "sommeil". Il dit enfin : "Nous vous attendions plus tôt", ce qui m'envahit de terreur. IL tenta difficilement de se lever et de se tenir debout. J'essayai de l'aider mais il me repoussa avec une force surprenante pour son corps frêle. Solennels, les "arborigènes" l'entouraient en silence. Ils s'agenouillèrent ensuite devant lui. Il s'approcha de chacun d'eux et passa sa main sur leur tête. Pendant tout ce temps, il murmurait des mots sybillins. Il se tourna enfin vers moi et sourit. Puis il ferma les yeux et se dirigea vers l'étroite passerelle qui menait dans les arbres. Les "arborigènes" étaient silencieux. Ils défilèrent en procession jusqu'à l'échelle de corde la plus proche. Alors que je descendais, je vis certains d'entre eux relever le corps (il était tombé sur une passerelle inférieure) et l'emporter au loin. Il était étendue au bout d'une structure semblable à une jetée. A l'aide d'un certain liquide, l'une des créatures mit enflamma le jetée et je regardai les flammes l'engouffrer.Au cours de ces étranges "funérailles", les eaux devinrent d'un gris terne.<br/>
-
Il y a de nombreuses années les humains et les habitants de l'arbre vivaient ensemble dans cet endroit, qui était alors une île immense. Ils avaient peu de relations ; les humains habitaient au sol et les habitants des arbres vivaient en hauteur au dessu des hommes. Il arrivait que l'île soit perturbée par des tremblements mystérieux qui survenaient de manière aléatoire (sans doute une activité tectonique ou volcanique).  
+
Ce matin, au réveil, je trouvai difficile de croire aux événements de le veille. L'eau est désormais d'un gris terne à perte de vue,et pour je ne sais quel raison, ne change plus de couleur.<br/>
-
Les tremblements parfois légers parfois violents ne duraient pas longtemps. Ils cessaient, permettant un retour à la normale.  
+
Alors que je me promène le long des passerelles, les créatures m'observent, curieuses de savoir ce que jai l'intention de faire. Ils m'offrent constamment des objets, preuves de leur affection. J'ai même trouvé de la nourriture à l'entrée de la pièce dans laquelle j'avais dormi. C'est une race d'êtres vraiment unique. J'espère apprendre leur langage rapidement de façon à être capable de mieux les comprendre.<br/>
-
Un jour les choses changèrent. Le grondement commença et augmenta rapidement à des niveaux sans précédent. Il apparut bientôt que l'île tout entière coulait lentement dans l'océan environnant. Beaucoup d'êtres humains moururent ce jour là, mais non sans s'être sacrifiés dans un effort pour arrêter le naufrage de l'île. Les humains qui survécurent à cette catastrophe s'installèrent dans les arbres où ils moururent petit à petit, sans doute parce qu'ils n'étaient pas équippés pour un tel environnement, mais je n'en suis pas certain.
+
Voilà trois mois que je vis dans ce monde, et les "arborigènes" ont fait preuve d'une grande hospitalité envers moi. Je commence à comprendre leur langage. J'ai décidé de rentrer chez moi pour retrouver femme chérie et mes enfants; j'espère ensuite revenir avec eux. Cependant, je suis sûr qu'une fois de plus Catherine refusera à nouveau. Je pense que cet âge serait une expérience très intéressante pour eux et je me demande quelle serait la réaction de Sirrus et Aquénar devant ces habitants curieux.<br/>
-
Telle est l'histoire que le vieil homme m'a racontée, même si de nombreux détails demeurent obscurs à mon esprit. Je ne vois en particulier pas bien comment les hommes ont empêché l'île de sombrer totalement. Je doute en réalité de l'exactitude de cette partie de l'histoire ; l'île a dû s'arrêter d'elle-même. Le vieil homme croit cependant en la vérité de cette histoire comme s'il y avait été présent. Et les habitants des arbres les vénèrent, ainsi que tous les êtres humains semble-t-il, comme s'ils étaient des héros ou des dieux.
+
-
Le vieil homme acheva notre conversation aujourd'hui par un événement que je n'oublierai jamais. Il commença par saisir mes mains fermement, murmurant quelque chose  comme "reposer" et "dormir". Il dit alors : "nous attendions que tu viennes plus tôt". Ces attitudes me remplirent immédiatement d'une sorte d'effroi. Avec beaucoup d'efforts il se mit debout. J'essayai de l'aider mais il me repoussa avec plus de force que son corps frêle parassait contenir. Les habitants des arbres l'entourèrent rapidement avec des visages graves. Ils s'agenouillèrent alors devant lui. Il se dirigea vers chacun en mettant sa main sur sa tête. Pendant tout ce temps, il prononçait des mots que je ne comprenais pas. Finalement il se tourna vers moi et me sourit. Il ferma alors les yeux, et sortit vers la passerelle proche en hauteur dans les arbres. Les habitants de l'arbre étaient silencieux. Ils commencèrent une procession au bas de la prochaine échelle de corde. Alors que je descendais je vis plusieurs d'entre eux ramasser le corps (il était tombé à un niveau inférieur des passerelles) et l'emporter. Il fut déposé au bout d'un court ponton. Avec quelque potion une des trois créatures mit feu au ponton et je vis les flammes l'engloutir.
+
Catherine est restéa, ce qui ne eme surprend pas. Mes fils m'ont accompagné sont très heureux dans ce nouvel Âge. Ils s'entendent très bien avec les "arborigènes" et apprennent leur langue avec une rapidité impressionante. Je suis persuadé qu'ils pourront bientôt communiquer avec eux beaucoup mieux que moi. <br>
-
Alors que ces étranges "funérailles" se déroulaient, les eaux autour du ponton devinrent d'un vert terne.
+
-
Ce matin, au réveil, j'avais du mal à croire aux événements du soir précédent. L'eau est d'un vert terne pour ce que je peux en voir à présent. Pour je ne sais quelle raison, l'eau ne change plus de couleur. Alors que je me promène sur les passerelles, les créatures m'observent, curieuses de savoir ce que je vais faire ensuite. Elles m'offrent sans cesse d'étranges objets d'affection. Je trouve même de la nourriture à la porte de la chambre où j'ai dormi. C'est une espèce d'êtres vraiment singulière. J'espère apprendre leur langue bientôt de façon à en apprendre davantage d'eux.  
+
Je pars demain pour pour me rendre compte de l'évolution de l'âge osmoïen. Sirrus m'a demandé la permission de rester avec son frère. Bien que l'idée me dérange, je sais que les garçons grandissent rapidement. L'hospitalité de ces créatures est telle que je suis confiant  en les laissant seuls ici, je pense donc consentir à leur requête.
 +
J'ai averti les garçons de ne pas profiter du respect que les "arborigènes" portent à leurs idées. Je pense qu'ils m'ont compris et qu'ils suivront mon conseil.<br>
 +
 +
Lorsque j'arrive à Everdunes, j'apprends, à mon grand désarroi, que Pran et son peuple sont toujours menacés par les Chochtiques. Je crains pour leur avenir et prévois de retourner auprès d'elle, après m'être assuré que tout va bien pour Sirrus et Aquénar. (Voir le Journal d'Everdunes pour plus d'informations). Je vois que les garçons s'en sortent parfaitement, et que je n'ai nullement besoin de m'inquiéter.<br>
 +
 +
Les "arborigènes" semblent peinés de mon départ, mais sont heureux de voir Sirrus et Aquénar rester.<br>
-
J'ai vécu sur ce monde pendant trois mois par intermittence, et les habitants des arbres ont fait preuve d'une grande hospitalité. Je commence même à apprendre des bribes de leur langue. J'ai décidé de retourner chez moi pendant un long temps auprès de mon épouse aimante et de mes fils, et de revenir avec eux, j'espère. Je sais cependant que Catherine refusera à nouveau. Je pense que cet Âge constituerait une merveilleuse expérience pour eux tous, et j'aimerais au moins voir comment [[Sirrus]] et [[Achenar]] réagiront face à ces habitants étranges.
+
Voilà trois ans que je suis parti pour visiter une multitude d'endroits différents. Aujourd'hui, j'ai annoncé la mort de Pran à Sirrus et Aquénar qui semblèrent visiblement bouleversé, même s'ils ne l'avaient pas vue depuis l'enfance. Catherine pense qu'il serait plus sage que les enfants quittent l'âge de la passerelle de bois pendant un certain temps , et je dois me résigner. Ils repartiront avec moi dès mon prochain départ.<br>
-
[[Catherine]] n'est pas venue, comme prévu. Mes fils sont revenus avec moi et ils aiment beaucoup cet Âge. Ils s'entendent très bien avec les habitants des arbres et apprennent leur langue étonnament vite. Je ne doute pas qu'ils parlent avec les habitants des arbres beaucoup mieux que moi-même.  
+
J'ai annoncé aux garçons qu'ils rentreraient avec moi dans deux jours. Ils ont passé la nuit entière à me raconter une aventure qui leur était arrivée pendant mon absence. Ils avaient construit un bateau avec l'aide des créatures pour voyager dans les eaux voisines. J'aime les entendre raconter leurs aventures de façon enthousiaste et cela me rappelle ma propre enfance.<br> 
-
Je quitte demain pour vérifier l'Âge [[Osmoian]]. Sirrus a proposé que je les laisse rester, lui et son frère. Même si l'idée me dérange, je sais que les garçons grandissent rapidement. L'hospitalité de ces créatures est telle que je ne peux pas espérer de meilleur endroit pour les laisser un court moment seuls, je vais donc consentir à leur demande.
+
Je comprends enfin pourquoi les "arborigènes" m'avaient donné toutes leurs encres, insistant pour que je les utilise pour écrire. En relisant les premières pages, je m'aperçois que les encres ont changé: du noir, elles sont passés à plusieurs couleurs. J'ai montré mon journal à certaines créatures qui sont alors partie d'un éclat de rire. Je ne savais pas qu'elles avaient un tel sens de l'humour. Même maintenant, je ne peux m'empêcher de rire lorsque je parcours ce journal très "coloré".<br>
-
J'ai prévenu les enfants de ne pas profiter du respect que les habitants des arbres portent à leur égard. Ils ont l'air de comprendre mon avertissment, et je crois qu'ils vont l'écouter.
+
-
 
+
-
À mon grand désarroi, lorsque je suis arrivé à Dunes j'ai appris que Pran et son peuple continuent à être menacés par les chochtiques. Je crains pour leur survie et prévois de retourner à ses côtés rapidement après avoir surveillé Sirrus et Achenar ici. (Voir le Journal de Dunes pour plus d'informations). Après avoir vu Sirrus et Achenar, je vois qu'ils se débrouillent très bien, et je crois que je peux mettre de côté toutes les craintes que j'avais de les laisser à la Passerelle de Bois à nouveau  pour une période un peu plus longue.
+
-
Les habitants des arbres paraissent un peu peinés que je m'en aille, mais sont contents que Sirrus et Achenar restent avec eux.
+
-
 
+
-
Je suis parti pendant trois jours et ai été à différents endroits. J'ai dû apprendre à Sirrus et Achenar la mort de Pran aujourd'hui, et ils étaient visiblement remués, même s'ils ne l'ont connue que pendant leur enfance. Catherine a suggéré qu'il serait sage pour Sirrus et Achenar de quitter la Passerelle de Bois un moment, et j'ai approuvé. Ils partiront avec moi quand je quitterai la prochaine fois.
+
-
 
+
-
J'ai dit à me fils qu'ils partiront avec moi dans deux jours. Ils ont passé la nuit entière à me raconter une aventure qui leur est arrivée en mon absence. Ils ont semble-t-il construit un bateau avec les créatures et ont voyagé dans de nouvelles zones des eaux environnantes. J'aime les entendre parler avec enthousiasme de leurs aventures et cela me rappelle mes propres aventures enfant. 
+
-
 
+
-
Je comprends finalement pourquoi les habitants des arbres m'ont donné beaucoup d'encres et insisté pour que j'écrive avec. Regardant mes annotations passées je vois maintenant que les encres sont passées du noir, qui était leur couleur je crois, à d'autres couleurs variées. J'ai montré mon journal à quelques créatures et elles ont éclaté de rire. Je ne savais pas qu'elles avaient à ce point le sens de l'humour. Même maintenant que je regarde ce journal très "coloré", je ne peux moi-même pas m'empêcher de rire.
+
-
 
+
-
Nous partons demain, mes enfants sont donc chez les créatures pour une dernière nuit. Ils m'ont dit qu'ils aimeraient revenir à la Passerelle de Bois, et m'ont aussi demandé s'ils pourraient visiter d'autres Âges seuls. Même si je dois examiner davantage leur demande, je crois qu'ils m'ont prouvé qu'ils sont fiables et responsables. Catherine m'aidera également à décider s'ils sont prêts à voyager seuls. Pour l'instant je dois faire mes adieux aux créatures parce que je ne sais pas combien de temps va s'écouler avant que je visite cet Âge à nouveau.
+
 +
Nous repartons demain: les garçons passent leur dernière nuit en compagnie des créatures. Ils m'ont dit qu'ils aimeraient un jour revenir à l'âge de la passerelle de bois, et m'ont également demandé s'ils pouvaient voyager seuls à travers d'autres d'autres âges. Il faut que j'y réfléchisse, cependant, je pense qu'ils m'ont prouvé qu'ils étaient dignes de confiance. Il faut que je demande à Catherine ce qu'elle en pense. Pour l'instant je dois faire mes adieux aux créatures car je ne sais quand je reviendrai.

Version du 4 mars 2007 à 15:01

Le journal de l'Âge de la Passerelle de Bois

Ce livre est présent avec Myst, Myst l'Apogée, RealMyst. Il se trouve dans la bibliothèque d'Atrus.


Transcription du journal

Cette île,que j'ai appelé l'âge de la Passerelle de Bois, est un monde très différent des autres. Bien qu'il soit tel que je me l'imaginais, il reste très surprenant de le voir de mes propres yeux. À l'exception d'une petite île rocheuse, de l'eau recouvre cet âge à perte de vue. Ailleurs, il n'y a que des arbres qui poussent directement hors de l'eau. Une myriade d'étroites passerelles sont construites à la surface de l'eau et disparaissent dans la forêt. D'après leur apparence, je pense qu'elles ont été construites il y a quelque temps déjà. J'ai hâte d'en apprendre plus sur cette terre et son peuple mais, étant arrivé assez tard, je souhaite d'abord me reposer.

Ce matin, je fus réveillé par d'étranges bruits provenant d'une allée voisine de celle sur laquelle je m'étais endormi. Un groupe d'hommes pareils à des singes se dirigeaient vers moi. Ils ne me virent pas immédiatement. Je ne me sentis pas menacé par leur présence.
Lorsqu'ils m'apercurent enfin, leur réaction fut des plus surprenantes. Après m'avoir observé pendant quelques instants, ils s'agenouillèrent pour commencer une sorte de rituel d'accueil. J'essayai de leur parler mais ils ne semblaient pas me comprendre. À l'aide de nombreux gestes de la main, ils m'indiquèrent alors de les suivre.
Alors que nous marchions, je remarquai que les eaux changeaient petit à petit de couleur. Elles passaient de façon subtile du bleu marine à un orange plutôt terne avant de devenir merveilleusement claires. L'eau m'intriguait tellement que je m'aperçus à peine que nous arrivions à une échelle.
Il fallut grimper à l'échelle pour atteindre leur village qui s'élève à environ dix mètres au-dessus de l'eau. En effet, ces échelles de corde, qui s'étendent des chemins les plus bas jusqu'au niveau du village, situé à une hauteur correspondant à la moitié de celle des arbres les plus grands, sont le seul moyen d'accéder au village. Il est très intéressant d'observer ces gens accomplir leurs travaux quotidiens. Cependant, même après les avoir étudié pendant des heures, je ne saisis pas très bien le sens de leurs travaux.
Au coucher du soleil, ils m'invitèrent à les suivre. J'accompagnais alors ces créatures jusqu'à l'embrasure d'une énorme hutte. Étrangement, une fois à l'intérieur, la hutte m'apparût encore plus grande. Les murs étaient recouverts de métaux brillants et, au milieu de la hutte, trônait le chef de cette tribu.
j'imaginais en effet qu'il était le chef car il était assis sur un trône imposant, à près d'un mètre du sol. Des gardes entouraient cette créature impressionante, vêtue d'étoffes exotiques et très colorées.
Un très vieil humain, du moins semblait-il relativement humain, se tenait assis aux côtés du chef. Il avait les cheveux gris, presque blancs, qui pendaient le long de son corps frêle. Sa tête fine tenait dificilement sur un cou grotesque, ce qui l'empêchait de me regarder dans les yeux. Mais à ma grande surprise, cette créature parlait ma langue. Peu de temps après, on me donna un lit et on me fit comprendre, par signes, que je devais aller dormir. Je suis impatient d'en apprendre davantage.

En effet, comme je le présumai, la vieille créature est humaine. Mais elle est tellement âgée que cela en est presque malsain . Cependant, les "arborigènes"le vénèrent tel un dieu. Ils me traitent maintenant de la même façon, ce qui m'embarasse terriblement. j'ai beaucoup de difficultés à comprendre ce vieil homme, à la voix faible mais sauvage. Il a adopté le langage des "arborigènes". Il m'a dit qu'il n'avait pas pratiqué notre langue depuis très longtemps.
Il essaya de m'expliquer l'histoire de cet endroit. Ce qui suit est ma meilleure interprétation de ce qu'il m'a dit :

Il y a de nombreuses années de cela, les humains et les "arborigènes" vivaient ensemble cette terre, qui était alors une île très étendue. Ils communiquaient très peu entre-eux; les humains vivaient sur le sol tandis que les "arborigènes" habitaient un monde beaucoup plus élevé.
Il arrivait de temps en temps que l'île fût agitée par des grondements (j'imagine qu'il devait s'agir de secousses tectoniques ou volcaniques). Ces grondements, parfois légers, parfois plus forts, ne duraient jamais très longtemps. Lorsqu'ils s'arrêtaient, tout redevenait normal.
Un beau jour, les choses changèrent. Un grondement se fit sentir pour atteindre des niveaux sans précédent. Très vite, l'île sombra. La plupart des humains moururent, non sans avoir pris tous les risques nécessaires pour sauver leur île du naufrage.
Apparemment, les survivants de cette catastrophe émigrèrent dans les arbres et ils moururent peu à peu, n'étant pas équipés pour vivre dans un un tel milieu. Mais je n'en suis pas très sûr.
Telle est l'histoire que le vieil homme m'a racontée, cependant de nombreux détails restent obscurs. En effet, je ne m'explique pas comment les hommes ont sauvé leur île du naufrage. À vrai dire, je me méfie de l'exactitude de cette partie de l'histoire : à mon avis, l'île a dû s'arrêter toute seule. Le vieil homme croit toujours en la vérité de l'histoire comme s'il en avait été le témoin. Et les "arborigènes le vénèrent, ainsi que tous les humains apparemment, comme s'ils étaient des héros ou des dieux.
Je n'oublierai jamais la façon dont le vieil homme a mis fin à notre conversation. Il pris ma main qu'il serra très fort, murmurant quelque chose à propos de "repos" et de "sommeil". Il dit enfin : "Nous vous attendions plus tôt", ce qui m'envahit de terreur. IL tenta difficilement de se lever et de se tenir debout. J'essayai de l'aider mais il me repoussa avec une force surprenante pour son corps frêle. Solennels, les "arborigènes" l'entouraient en silence. Ils s'agenouillèrent ensuite devant lui. Il s'approcha de chacun d'eux et passa sa main sur leur tête. Pendant tout ce temps, il murmurait des mots sybillins. Il se tourna enfin vers moi et sourit. Puis il ferma les yeux et se dirigea vers l'étroite passerelle qui menait dans les arbres. Les "arborigènes" étaient silencieux. Ils défilèrent en procession jusqu'à l'échelle de corde la plus proche. Alors que je descendais, je vis certains d'entre eux relever le corps (il était tombé sur une passerelle inférieure) et l'emporter au loin. Il était étendue au bout d'une structure semblable à une jetée. A l'aide d'un certain liquide, l'une des créatures mit enflamma le jetée et je regardai les flammes l'engouffrer.Au cours de ces étranges "funérailles", les eaux devinrent d'un gris terne.

Ce matin, au réveil, je trouvai difficile de croire aux événements de le veille. L'eau est désormais d'un gris terne à perte de vue,et pour je ne sais quel raison, ne change plus de couleur.
Alors que je me promène le long des passerelles, les créatures m'observent, curieuses de savoir ce que jai l'intention de faire. Ils m'offrent constamment des objets, preuves de leur affection. J'ai même trouvé de la nourriture à l'entrée de la pièce dans laquelle j'avais dormi. C'est une race d'êtres vraiment unique. J'espère apprendre leur langage rapidement de façon à être capable de mieux les comprendre.

Voilà trois mois que je vis dans ce monde, et les "arborigènes" ont fait preuve d'une grande hospitalité envers moi. Je commence à comprendre leur langage. J'ai décidé de rentrer chez moi pour retrouver femme chérie et mes enfants; j'espère ensuite revenir avec eux. Cependant, je suis sûr qu'une fois de plus Catherine refusera à nouveau. Je pense que cet âge serait une expérience très intéressante pour eux et je me demande quelle serait la réaction de Sirrus et Aquénar devant ces habitants curieux.

Catherine est restéa, ce qui ne eme surprend pas. Mes fils m'ont accompagné sont très heureux dans ce nouvel Âge. Ils s'entendent très bien avec les "arborigènes" et apprennent leur langue avec une rapidité impressionante. Je suis persuadé qu'ils pourront bientôt communiquer avec eux beaucoup mieux que moi.

Je pars demain pour pour me rendre compte de l'évolution de l'âge osmoïen. Sirrus m'a demandé la permission de rester avec son frère. Bien que l'idée me dérange, je sais que les garçons grandissent rapidement. L'hospitalité de ces créatures est telle que je suis confiant en les laissant seuls ici, je pense donc consentir à leur requête. J'ai averti les garçons de ne pas profiter du respect que les "arborigènes" portent à leurs idées. Je pense qu'ils m'ont compris et qu'ils suivront mon conseil.

Lorsque j'arrive à Everdunes, j'apprends, à mon grand désarroi, que Pran et son peuple sont toujours menacés par les Chochtiques. Je crains pour leur avenir et prévois de retourner auprès d'elle, après m'être assuré que tout va bien pour Sirrus et Aquénar. (Voir le Journal d'Everdunes pour plus d'informations). Je vois que les garçons s'en sortent parfaitement, et que je n'ai nullement besoin de m'inquiéter.

Les "arborigènes" semblent peinés de mon départ, mais sont heureux de voir Sirrus et Aquénar rester.

Voilà trois ans que je suis parti pour visiter une multitude d'endroits différents. Aujourd'hui, j'ai annoncé la mort de Pran à Sirrus et Aquénar qui semblèrent visiblement bouleversé, même s'ils ne l'avaient pas vue depuis l'enfance. Catherine pense qu'il serait plus sage que les enfants quittent l'âge de la passerelle de bois pendant un certain temps , et je dois me résigner. Ils repartiront avec moi dès mon prochain départ.

J'ai annoncé aux garçons qu'ils rentreraient avec moi dans deux jours. Ils ont passé la nuit entière à me raconter une aventure qui leur était arrivée pendant mon absence. Ils avaient construit un bateau avec l'aide des créatures pour voyager dans les eaux voisines. J'aime les entendre raconter leurs aventures de façon enthousiaste et cela me rappelle ma propre enfance.

Je comprends enfin pourquoi les "arborigènes" m'avaient donné toutes leurs encres, insistant pour que je les utilise pour écrire. En relisant les premières pages, je m'aperçois que les encres ont changé: du noir, elles sont passés à plusieurs couleurs. J'ai montré mon journal à certaines créatures qui sont alors partie d'un éclat de rire. Je ne savais pas qu'elles avaient un tel sens de l'humour. Même maintenant, je ne peux m'empêcher de rire lorsque je parcours ce journal très "coloré".

Nous repartons demain: les garçons passent leur dernière nuit en compagnie des créatures. Ils m'ont dit qu'ils aimeraient un jour revenir à l'âge de la passerelle de bois, et m'ont également demandé s'ils pouvaient voyager seuls à travers d'autres d'autres âges. Il faut que j'y réfléchisse, cependant, je pense qu'ils m'ont prouvé qu'ils étaient dignes de confiance. Il faut que je demande à Catherine ce qu'elle en pense. Pour l'instant je dois faire mes adieux aux créatures car je ne sais quand je reviendrai.

Outils personnels