Livre Riven : Le Livre/Journal de Gehn

De Mystpedia.

Ce livre est présent avec Riven,

86.9.29 — Aujourd'hui, j'entame ce journal avec des nouvelles tout à fait étonnantes :
Catherine est de retour au Cinquième Âge ! Et bien que j'ai du mal à l'admettre, elle a disparu aussi vite qu'elle était apparue, enlevée pas les rebelles. Mon garde m'a dit qu'elle s'était reliée à la cage du plateau de la Crevasse, comme je l'avais deviné, quand il a été assailli par un groupe de rebelles qui ont alors enlevé Catherine. Je crois que la vérité est qu'il a été tellement abasourdi lorsqu'il a vu quelqu'un se relier après tout ce temps, qu'il aurait été une cible facile pour n'importe quel rebelle qui passait par là. Quelle malchance ! Cependant, il a eu le temps de bien la voir et de s'assurer qu'il s'agissait bien de Catherine. Il m'a dit également qu'il a pu fouiller tous ses biens et qu'il n'y a pas vu la moindre trace d'un livre de liaison ; s'il ne ment pas, la raison de son retour ici est d'autant plus mystérieuse.

Bien que je sois malade de frustration à l'idée d'avoir perdu la seule proie que cette cage ait jamais capturée, je suis également plein d'espoir : il est toujours possible qu'elle me donne un moyen de retourner sur Danne. Il est vrai que j'ai réussi, contre toute attente, à m'échapper du Cinquième Âge et à reprendre ma mission pour sauver ma culture de l'extinction, mais j'ai peur que si je ne parviens pas à accéder aux vastes ressources qu'abritent les ruines de la ville, il me soit impossible de reconstruire cette grande civilisation. Si Catherine est venue avec un livre de liaison, cela m'ouvre la voie ; sinon, je suis sûr que mon idiot sentimental de fils se portera bientôt à son secours.
De toute façon, je dois à tout prix la retrouver, et vite ! Sa présence ici me force à prendre les rebelles plus au sérieux. Je n'aurais jamais dû les laisser vivre aussi longtemps.

86.10.5 — Encore une fois, le "Grand Wahrk" s'est avéré extrêmement utile. Cette semaine, il m'a été difficile de contrôler les villageois : apparemment, ils ont appris que Catherine était arrivée et ce n'est que grâce à leur peur de ce monstre mythique qu'ils sont restés calmes ! Si j'avais su à quel point ces créatures prodigieuses me rendraient service, j'en aurais capturé beaucoup plus lorsqu'elles peuplaient les environs en abondance. Mais il est vrai que si ces troubles ne cessent rapidement, mes chers petits ne risquent pas de mourir de faim.

86.10.13 — Toujours à la recherche de Catherine —

Aujourd'hui, je regrette amèrement d'avoir appris quoi que ce soit au sujet des livres à ce peuple primitif. Jour après jour, je prends conscience qu'ils n'étaient vraiment pas prêt pour de telles révélations, même pas de la façon simplifiée utilisée pour les leur présenter.
Leurs esprits, uniquement habitués aux insignifiantes tâches de la vie de village, sont incapables de saisir l'Art dans toute sa complexité et ne sont pas parvenus à extraire les principes sous-jacents, qui, ironiquement, sont d'une simplicité pleine d'élégance. Il est évident que le désaccord qui nous sépare est en grande partie dû à leur incapacité à comprendre la pleine signification des informations que je leur ai données. S'ils avaient été capables, d'entrevoir même un simple aperçu du futur que je leur réservais, ce conflit ne serait pas.

L'esprit des enfants est bien plus malléable. Avec les instructions appropriées, ils ont adopté une bien meilleur attitude vis-à-vis de la culture qui leur a donné la vie. Parfois, on dirait même qu'un peu de sang danne coule dans leurs veines.
Mais, étant donné les limites innées de ces indigènes, je fais très attention qu'aucun d'entre eux n'acquiert un niveau de compréhension qui leur permettent de compromettre leur avenir, comme Catherine. Quel idiot je fus de croire qu'elle pouvait garder un tel savoir pour elle, alors que mon propre fils en était incapable !

Atrus… Il reste l'une des déceptions les plus cuisantes de ma vie. Je n'aurais jamais dû le laisser avec ma mère : à mon retour, toutes ses pensées au sujet des Dannes avaient déjà été corrompues. Peut-être était-ce la seule façon pour elle de justifier le fait qu'elle était responsable de l'effondrement de leur civilisation. Une telle destruction, tant de vies perdues… son sentiment de culpabilité devait être insupportable.
Je me rappelle vaguement de l'amour qu'elle portait à mon père et à notre monde… Mais finalement, elle n'était qu'une étrangère et son ignorance des Dannes provoqua leur fin. Si je parviens à reconstruire notre culture et ainsi à remédier à ces faiblesses si élémentaires, alors il s'avérera peut-être que ses actes étaient nécessaires pour qu'une nouvelle ère de prospérité voit enfin le jour.

87.1.4 — Ces dernières semaines, j'ai souvent été assailli par des images surgies du passé. Alors que je me tenais dans la salle de classe aujourd'hui, mon enfance m'est revenue à l'esprit… Mes années à la Guilde des écrivains, la fierté de mon père à chacun de mes petits succès. C'était un homme important dans le monde danne, mais je ne peux supporter de penser à lui trop longtemps, j'étais trop jeune pour être le témoin d'une telle atrocité.

87.2.8 — Je l'ai ! Tard hier soir, j'ai été averti qu'elle était au village pour essayer de persuader les habitants de se ranger à ses côtés. J'y ai perdu deux hommes de qualité, mais j'étais prêt à en perdre cent fois plus pour une telle récompense !
Je l'ai fait emmener sur l'île-Prison et toute la journée, j'ai essayé de découvrir la raison de sa présence ici. J'ai dû me retenir de l'envoyer au gibet ; elle a adopté une attitude qui me rend fou : lorsqu'elle répond à mes questions, si elle y répond, elle le fait dans sa langue natale. Cependant, elle ne sait pas mentir et je ne suis pas convaincu que son retour sur Riven soit accidentel, ni qu'elle n'ait pas amené de livre de liaison avec elle. Quant à son refus de me révéler où se trouvent les Moiety, nous verrons… de toute façon, sans leur leader, ils ne représentent plus aucune menace.

Si la présence de Catherine ici est véritablement un accident, Atrus viendra la chercher, j'en suis sûr. La question sur laquelle je dois me pencher est : comment s'y prendra-t-il ? Il hésite sûrement car il doit faire face à un dilemme : il devra amener un livre de liaison pour pouvoir retourner sur Danne, il n'a pas le choix.

87.6.20 — Il est tard et je n'arrive pas à dormir. J'ai tant perdu dans ma vie. Mon peuple, mon père, mon fils et toi, ma femme, Keta, tu étais la seule véritable douceur que j'ai jamais connu. En te regardant vaciller dans l'Imagier, je me demande parfois si tu étais réelle. Si je pouvais te rendre la vie avec mon crayon, je le ferais sans perdre une minute et abandonnerais le reste du monde à son misérable sort.

87.7.30 — Maudits soient ces sauvages ! Je crois que je ferais mieux de les abandonner dans le Cinquième Âge et de recommencer à zéro !

Un étranger est arrivé sur Riven, avec un livre de liaison à Danne ! Et une fois de plus, mon imbécile de garde s'est fait écraser par les rebelles. D'après ce que j'ai pu comprendre à ses explications embrouillées, cela a eu lieu ce matin. La cage a été endommagée, mais cela n'a pas d'importance, tout ce dont j'ai besoin est ici maintenant. Atrus est probablement derrière tout cela, mais comment a-t-il pu être aussi bête et envoyer quelqu'un avec un livre de liaison ? Cela ne lui ressemble pas. Aurait-il changé d'avis et aurait-il décidé de libérer son pauvre père après toutes ces années ? Non, une seule chose l'intéresse… Peut-être la trouvera-t-il. Pour l'instant, je n'ai qu'à attendre et ouvrir les yeux.

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