Cyan Worlds

De Mystpedia.


Cyan Worlds, Inc. est une compagnie à l'origine des jeux de la série Myst. Elle a été fondée par Rand et Robyn Miller.

Sommaire

L’histoire de Cyan Worlds

Le but de cet article, n’est pas vraiment de raconter comment Cyan Worlds est devenu populaire grâce à la série des Myst. Histoire que tout le monde connait. Mais plutôt d’expliquer la suite de son histoire : de la déchéance, proche de la faillite, jusqu’à sa résurrection. Partie que les gens ne connaissent pas forcément, ou, un peu moins…

Cyan confortablement installé dans le succès

Alors prenons l’histoire à partir de ce point : Riven sort, CyanWorlds, vend en totalité, plus de 10 millions d’exemplaires de ses jeux (Myst et Riven).
Le succès est là et la société est grandissante (plus de 100 employés).
CyanWorlds voit grand et décide de se lancer dans le même terrain que Blizzard : le but est de développer un jeu Myst MMO (Massivement Multijoueur). Nom de code DiRT (D’ni in Real Time), qui deviendra Mudpie, qui deviendra Uru Live.

Cyan Worlds en 1999/2000 a une idée et un concept, mais il doit maintenant trouver un éditeur.
Il tombe d’accord avec Ubisoft (à l’époque uniquement éditeur) est le deal est le suivant : OK on te finance pour développer Uru Live, par contre tu nous donnes le droit complet d’exploitation de la licence Myst pendant 8 ans, soit jusqu’en 2008.

Les deux sociétés signent, Uru Live peut voir le jour et Cyan perd Myst. Mais le développement est long et laborieux, au point qu’Ubisoft décide, pour meubler le temps (et se faire quelques sous au passage) de sortir deux jeux :
- Un remake du tout premier Myst en 3d temps réel, développé par la société Japonaise Sunsoft
- Une suite directe, Myst III – Exile, donné en développement à PrestoStudios.
Une assez petite structure américaine qui fermera ses portes quelques temps après la sortie du jeu.
Etant donné que CyanWorlds était totalement occupé par Uru Live, il serait alors impossible pour elle de prendre en charge le développement de ces deux nouveaux jeux.
Les succès des jeux restent corrects, mais loin de Myst & Riven. On dépasse tout de même les 2 millions d’exemplaires vendus ce qui est plutôt une bonne statistique…

Il faut savoir que CyanWorlds ne touchera pas grand-chose des gains apportés par ces différents nouveaux jeux, étant donné que ce sont d’autres studios qui les développent. Mis à part une petite part due aux royalties, les gains seront surtout partagés par les développeurs en question (Sunsoft et PrestoStudios) et l’éditeur lui-même Ubisoft (qui a donc les droits d’exploitation de la licence Myst).

Mais Realmyst apportera tout de même une grande chose à CyanWorlds : la technologie utilisée sur Uru Live : Le Plasma Engine. Originellement développé par les japonais de Sunsoft pour être utilisé sur RealMyst de 2000, il sera grandement développé et amélioré par CyanWorlds pour l’utiliser sur Uru Live : Plasma Engine 2.0.
Mais voilà, le développement traine et traine encore. Le moteur n’est pas stable et gourmand et le jeu a pas mal de bugs. CyanWorlds a beaucoup de mal avec son premier jeu entièrement en 3D temps réel.

Ubisoft prend alors l’initiative de sortir le jeu tel-quel. Au début pensé uniquement pour le multijoueur, Ubisoft avec Cyanworlds sortent alors une version « solitaire ». C’est ainsi que Uru : Ages Beyond Myst voit le jour ! Il contient une grande partie des Âges plus une passerelle qui pousse les joueurs à sauter le pas et passer sur la beta d’Uru Live.
Les joueurs sont alors invités à entrer au compte-goutte. Effectivement, vu l’instabilité du jeu, Ubisoft préfère faire entrer les joueurs petit à petit pour éviter les crashs.

Le début de la crise

Mais la version finale ne verra jamais le jour. Le jeu est trop gourmand, pas stable et les ressources demandées sont trop nombreuses.
Fin janvier 2004, l’erreur qui se révèlera fatale arrive : CyanWorlds, accepte, par inadvertance, l’ensemble des joueurs qui ont fait la demande d’entrée au Live.
Les instabilités se multiplient, Ubisoft multiplie la charge des serveurs, tout cela pour moins de 200 000 inscrits.
C’est ridiculement peu, Ubisoft considère alors l’affaire non rentable et décide de mettre fin au live le 09 février 2004.
Trop gourmand, trop d’instabilités, peu d’inscriptions…Uru est donc un échec.

La déchéance de CyanWorlds

CyanWorlds se trouve alors dans une situation plus que délicate : aucune autre licence à son actif, Uru est mort, et n’a plus aucun droit sur la série Myst car celle-ci appartient à Ubisoft. Des années noires se présagent. 100 employés à nourrir, aucune entrée d’argent. La fin est peut être bien écrite.
De son côté Ubisoft exploite à fond ce qui lui reste : Myst. Ainsi, par le biais de son éditeur partenaire Mattel Interactive, il décide de donner à un autre petit studio (DreamForge Intertainment) le développement du 4ème opus Myst IV. Lui aussi sera en 3d temps réel, reprendra l’histoire là où le 3 s’est arrêté, avec la promesse de visiter pour de bon Releeshan.
Ubisoft de son côté, grandi et grandi encore, avec l’achat d’un développeur à Montréal. Qui deviendra donc Ubisoft Montréal (Assassin Creed, Far Cry, etc …). Ubisoft enchaine les succès…
Insatisfait de la qualité du Myst IV développé par DreamForge, il décide alors de retirer le jeu à ce développeur (qui fermera ses portes peu de temps après) et de le donner en développement à son tout nouveau studio interne, à Montreal.
Ainsi Myst IV – Révélation pourra voir le jour. Les choix seront alors complètement différents : une autre histoire, avec le retour des fils, un moteur en pré calculé (« out » la 3D temps réel)…
Cyan Worlds, tente de survivre et sort deux addons à Uru avec l'aide d'Ubisoft – To D’ni (gratuit) et The Path of The Shell.

La (presque) fin de CyanWorlds

Mais voilà Ubisoft se plante.
Myst IV – Revelation sort en 2004 et se vend mal. Non pas parce que le jeu est mauvais, au contraire les critiques seront très positives, mais parce que le jeu d’aventure est un genre en phase terminale. Le public est vieillissant et n’a pas su se renouveler. Les joueurs sont donc peu nombreux.
Myst IV est donc un échec cuisant pour Ubisoft. Aucune statistique officielle n’a jamais été communiquée ce qui est mauvais signe. Des rumeurs parlent de moins d’1 million d’exemplaires vendus…
CyanWorlds ne sait plus quoi faire. La société est au bord du gouffre. Elle licencie à tout va, il ne reste plus qu’une trentaine de personnes. Le succès des deux premiers opus et les 100 employés à son actif est une époque bien révolue ! Cyan supplie alors Ubisoft de leur rendre la licence Myst.
Ubisoft accepte, mais à une condition. CyanWorlds doit sortir un dernier opus pour Ubisoft. Un dernier Myst et CyanWorlds pourra alors récupérer la licence considérée tout sauf rentable de MYST avant la date prévue qui était initialement définie pour 2008.

En 2005, le jeu Myst V- The End Of the Ages (dernier opus de la saga Myst) sort. En 3d temps réel. Très mal perçu par la communauté, qui voit là un jeu bancal fait avec les restes d’UruLive.
Myst V est le Myst qui s’est moins bien vendu. Un échec total.
Cyan récupère la licence Myst au passage, mais est au bord de la fermeture. Il ne reste plus que 5 employés. Des rumeurs courent et parlent d’une fermeture prochaine :
Des images de RAWA avec un panneau « Goodbye » circulent sur le net. La communauté des jeux d’aventure est sous le choc.

Gametap le faux sauveur, Magiquest l’échec de plus…

Aussi improbable que cela puisse paraitre, CyanWorlds annonce le retour d’UruLive en 2007. Au passage, comme nous savons, CyanWorlds a récupéré la licence Myst. Le jeu devient donc officiellement Myst Online – Uru Live. Uru Live devient ainsi un vrai opus de « Myst ».
Qui est l’investisseur derrière ? Turner Broadcasting System qui veut lancer sa plateforme de distribution de jeu en ligne partout dans le monde, Gametap (un nouveau concurrent à Steam). Quoi de mieux qu’une « grande » licence comme Myst pour en faire la promotion mondiale ?
Le live peut repartir.
On reprend les mêmes et on recommence.
Le jeu souffre toujours des mêmes problèmes : Instabilité et peu de joueurs…très peu de joueurs : moins de 50 000 inscrits !
Myst Online ne rencontre pas le succès escompté et demande trop de travail pour une petite équipe comme CyanWorlds (composé de moins de 10 employés). Gametap annonce donc, à nouveau, sa fermeture.
Au passage Turner Broadcasting System et sa plateforme Gametap se fond racheter par le groupe français : Metaboli.
En 2011, le parc d’attraction Magic Quest demande à CyanWorlds de développer un « jeu » dans son univers : MagicQuest Online. La base derrière étant Myst Online (même animations, même avatars, même sons, etc…). Un jeu vite fait, bien fait. Celui-ci devait être décliné en plusieurs épisodes. Mais finalement les suites ne verront jamais le jour. La qualité du produit n'étant pas considérée comme satisfaisante de la part de la maison mère du parc.

L’Iphone et Neil Patrick Harris, les vrais sauveurs

Mais finalement cela est moins grave pour CyanWorlds. Ils n’étaient déjà pas nombreux, suite à la première crise. Beaucoup d’intérims travaillaient sur Myst Online donc diminuer la charge salariale ne sera pas bien difficile.
De plus, la licence Myst, va finalement devenir utile pour Cyan, qui va, enfin, à nouveau enchainer quelques réussites :
iMyst, iRiven (adaptation des jeux originaux sur Iphone/Ipad) seront un succès.
Très peu couteux (deux seuls employés travaillerons dessus) et assez rapides à réaliser. Les bénéfices tombent assez vite.
Idem pour le iRealMyst qui va suivre. Un remake HD en 3D pour Iphone et tablette qui tournera sur l’Unity Engine.
Encore mieux, en Février 2014, CyanWorlds sort une adaptation du iRealMyst pour PC et Mac : Realmyst Masterpiece Edition, lui aussi tournant sur Unity Engine.
L’adaptation du contenu (mobile vers PC) et grosses retouches sont donc assez rapides à faire et le résultat est magnifique. Le jeu « squattera » pendant une semaine et quelques le TOP des ventes de Steam (plateforme qui compte plus de 100 millions de joueurs quand-même).
On peut donc supposer que les ventes réalisées sont amplement suffisantes pour soutenir CyanWorlds dans son périple !

CyanWorlds peut ainsi se lancer dans quelque chose de nouveau : Obduction. Une nouvelle licence pour CyanWorlds, chose qui n'était pas arrivée depuis 2011, si on compte MagicQuest Online, ou alors Uru en 2003 !
La campagne Kickstarter demande une somme assez élevée (1 million de dollars). L’objectif ne sera pas facile à atteindre…

Mais heureusement Neil Patrick Harris est là (Acteur de la série TV How I met your mother) et va en parler sur son twitter…Et disons-le clairement, va sauver CyanWorlds en apportant le succès à sa campagne.

CyanWorlds peut ainsi rembaucher : Retour du fils (ou plutôt frère) prodige Robyn Miller, mais aussi GreyDragon et autres grands noms…le volume salarial de la société reste tout de même assez faible (une vingtaine de personnes)…

Obduction le mal aimé, Myst le propulseur

Malheureusement pour Cyan Worlds, Obduction ne connait pas le succès escompté. Le jeu se vendra finalement assez mal, étant donné ses défauts et notamment sa lourdeur (due à l'Unreal Engine 4). Au final les achats (en dehors du Kickstarter) sont très légers. Cyan Worlds, avoue donc que le jeu n'est pas rentable : les dépenses ont dépassé les attentes et sans budget pub, Cyan reconnait qu'il est très difficile de faire connaitre un jeu auprès du public ! Cyan confirme donc l'échec et nous explique par la même occasion qu'il n'existera pas de suite.

Mais tout n'est pas noir pour Cyan Worlds, qui réussi par un tour de "passe passe" à récupérer les droits (de vente) de Myst 3 et Myst 4. Précédemment, même si la licence "Myst" appartenait à nouveau à Cyan (pour développer des nouveaux jeux dans cet univers, par exemple), il n'avait tout de même pas les droits pour vendre les anciens jeux développés par Ubisoft (et ses équipes tierces) : Myst III - Exile et Myst IV - Revelation. Mais cela est une époque révolue, Cyan Worlds détient désormais l'ensemble des droits de la licence et en profite donc pour lancer un Kickstarter pour propulser un pack anniversaire (25 ans de Myst), qui contient l'ensemble des jeux de la franchise !
Le Kickstarter fait un "carton" : sur les 250 000 dollars demandés, Cyan va récolter, la modique somme de 2 millions de dollars ! Autant dire que la licence Myst a encore une très grande popularité et permet à Cyan de se créer un confortable "matelas" pour garder le studio ouvert.

La suite : la VR

Cyan Worlds aime se lancer dans des projets plus laborieux : la réalité virtuelle (VR). C'est ainsi qu'ils décident de développer deux nouveaux jeux exclusif VR, dont un notamment FIRMAMENT. Mais Cyan Worlds ne veut pas reproduire les mêmes erreurs que par le passé, et cherche un éditeur pour pouvoir vendre son jeu et faire la partie marketing et publicitaire nécessaire. Cyan Worlds réalise alors une démo destinée aux salons et éditeurs pour montrer le jeu, mais cela ne semble pas emballer les foules et les nouvelles à son sujet sont à ce jour très...minces.

L'autre jeu en VR imaginé par CyanWorlds est Myst-VR. Un Myst moderne sous Unreal Engine 4 tournant uniquement en réalité virtuelle, mais il semblerait que ce projet n'ai jamais dépassé son stade embryonnaire. Même si Cyan garde l'idée en tête, celle-ci reste pour le moment en "pause".

Le futur de CyanWorlds

Quelle sera la suite à cette aventure ? Le grand succès du pack Myst "25 ans" pourra-t-il engendrer autre chose derrière ?
Cyan Worlds a admit à plusieurs reprises vouloir réaliser une suite à Myst. Ce succès pourrait donc propulser sur le devant de la scène un nouveau Myst, mais sera-t-il vraiment le cas ?
Rand Miller s'approche doucement mais sûrement de la retraite (né en janvier 1959). Le pack sortira d'ici plusieurs mois. Peut-être Rand voudra-t-il s’arrêter sur ce dernier succès…

Ou alors relancera-t-il une licence (Firmament) ? Ou bien, comme des rumeurs en parlaient à une époque, un autre jeu dans le monde de Myst (où on suit une autre famille)…
Tant de questions, si peu de réponses. Et une fois n’est pas coutume, comme dirait l’autre : la fin n'est TOUJOURS PAS été écrite !



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